lundi 6 juin 2011

Avantages du blog : diffusion


 Je n’imagine pas un instant poster je ne sais combien de lettres timbrées afin de vous faire parvenir mes textes (j’ai quand même un lecteur au USA et deux en Tunisie enrôlés d’office mais quand même !) ou créer un journal juste pour y écrire une rubrique, et je ne pense pas qu’ils m’engagent à Nice-Matin même pour une rubrique biannuelle.

Ma mère qui entre autres qualités était une femme d’affaire avisée et d’un vrai pragmatisme me citait souvent « les paroles s’en vont, les écrits restent ». je me demande ce qu’elle penserait de ce genre d’écrit, après tout ce sont des écrits, mais en même temps ce n’est pas très palpable.

Je sais comment résoudre le problème : faire des copies papier, acheter un coffre fort dans lequel je mettrai 1 à 2 copies dûment paraphées et déposer un exemplaire chez un notaire, au cas où mon œuvre deviendrait célèbre et ou ma paternité (maternité) serait contestée.
Vraiment, vous pensez que c’est  un tantinet paranoïaque ?

En dernier lieu le blog remplace un moyen de communication qui pourrait être extrêmement dans l’air du temps, parce que bio, mais qui demande une infrastructure délicate à mettre en place : çàd des pigeons voyageurs.

Bien qu’aillant le matériel requis sur ma terrasse, les pigeons et autres tourterelles sont devenus extrêmement casaniers. Comme vous l’avez-vous-mêmes surement constaté, un pigeon en fâcheuse posture devant les roues d’une voiture courra à toutes pattes sans même  penser à faire usage de ses ailes, alors s’ils doivent faire le parcourt à pied, ça va manquer de rentabilité, dommage, car ça aurait eu de la gueule.

Ça permet d’esquiver les inévitables corvées domestiques en toute bonne conscience sous le prétexte fallacieux de se consacrer à son œuvre. C’est vrai ça : aurait-on demandé à Victor Hugo de lâcher la « légende des siècles » pour passer le plumeau ? Il faut garder le sens des priorités tout de même. (Idem, à récupérer dans les inconvénients). Vraiment, vous trouvez ça un peu mégalo ?
     
Et the last but not the least, je ne sais par quel miracle, la chose imprimée acquiert un sérieux et une allure que n’ont pas les proses manuscrites, sauf si elles sont écrites à la plume d’oie sur un vénérable parchemin.

CAD qu’il vous faut lire 20 lignes de prose imprimée contre 10 lignes de la même écrite à la pointe BIC pour vous apercevoir que c’est du grand n’importe quoi.

Ce qui signifie que l’avènement de l’imprimerie vous fait gaspiller un temps non négligeable et vous manipule en vous laissant croire que certaines formes ont plus de valeurs que d’autres, sous prétexte quelles présentent mieux, sont plus accessibles, plus séduisantes, font plus sérieux et vous font gagner du temps.

C’est ça le progrès vous gagnez 5 minutes d’un côté, et vous en reperdez dix de l’autre.          L’ordinateur en est un merveilleux exemple :

Quand tout fonctionne c’est super, mais quand il y a un couac, un bug, une fausse manœuvre, ou que l’ordi est de mauvaise humeur et lambine ; qu’il ouvre des fenêtres tout azimut pour tenir des propos incompréhensibles au malheureux néophyte que vous êtes et vous menacer des pires représailles , vous faites quoi si vous n’avez pas le Grand spécialiste en informatique. (penser à replacer ça dans la rubrique « inconvénients du blog », ça fera d’une pierre 2 coups).

Personnellement il me prend alors une furieuse envie de flanquer un bon coup de tatane à cet espèce de machin, mais pour donner un coup de pied à un écran d’ordi, lui-même perché sur un bureau  il faut être sacrément souple.

De toute façon ça ne servirait à rien, et il le sait fort bien, le bougre, ce qui lui permet de vous narguer jusqu'à ce que l’homme qui murmure à l’oreille des ‘ordi’ vienne calmer votre fureur vengeresse …… pour vous faire tomber dans une crise de délirium trémens en vous disant  le plus calmement du monde et en joignant le geste à la parole : « il suffit de faire ça, ça et ça, de taper sur ces 3 touches et de cliquer là et là ; comme je te l’ai déjà expliqué plusieurs fois » .    

Vous n’avez alors plus qu’une idée : le ligoter à son ordi de merde, les balancer de votre cinquième étage et tant pis pour le pékin qui passait là dessous.
Ensuite il ne vous reste plus qu’a choisir entre différentes options : aller à la police et soutenir mordicus la thèse de l’accident ou mieux du suicide, vous rendre directement à l’hôpital psi le plus proche en déclarant que vous êtes Charlotte Corday et que vous venez d’assassiner Marat dans sa baignoire, ou d’aller illico vous acheter un portable et un exemplaire de « l’ordinateur pour les nuls ». solution que je trouve la plus rapide.
  
Avant tout, allez compatir auprès du pékin malencontreux qui passait sous vos fenêtres  (même si vous n’en pensez pas un traitre mot, cela relève de la plus élémentaire courtoisie et il faut avouer que ça n’était vraiment pas son jour.)

Surricatimini