mardi 12 février 2013

mythe de sisyphe



Mythe de Sisyphe revu et amélioré par moi-même 

Petit récapitulatif dans la collection « la mythologie grecque pour les nullissimes »

Sisyphe, dont le nom signifie l’homme sage, était un petit malin comme son nom l’indique. il vivait chez les grecs à une époque ou c’était un joyeux bordel entre les hommes, les dieux et tout le reste.
Il avait en plusieurs occasions de faire quelques bonnes blagues au dieu en chef, un dénommé Zeus, qui n’avait pas du tout le sens de l’humour, mais par contre un sens aigu de la hiérarchie et du respect qui, pensait il , lui était du.

Zeus avait donc condamné Sisyphe aux enfers, ou il devait remonter un énorme rocher qui dévalait la pente aussi sec, et ce pour l’éternité.   

Donc :

Sisyphe depuis le temps qu’il roulait son rocher avait eu le temps de voir passer du monde aux enfers et de se tenir au courant de ce qu’il se passait dans l’actualité.

Il acceptait son sort de bonne grâce, d’autant plus qu’il avait appris qu’il était devenu un mythe. Il ne pouvait décemment pas planter là son caillou, même si les ordres du patron, à savoir monter son rocher en haut d’une montagne pour le voir dégringoler illico et ce pour
l’éternité, (et l’éternité c’est long surtout vers la fin ) lui avaient parus complètement débiles.

Avait-il eu le choix ? car après tout une punition ça se lève et une malédiction ça peut se faire sauter aussi facilement qu’une contravention pour peu qu’on sache négocier avec les hommes, les Dieux et le soit disant destin. Destin, qui, comme l’a si bien dit Young nous revient dans la gueule tant qu’on n’a pas tout compris .
Pour les puristes et les méfiants de nature la citation d’origine est : « ce que l’on ne veut pas savoir de soi-même finit par arriver de l’extérieur sous la forme de Destin  ». (et vlan, 1 point pour la culture générale).

Donc Sissy avait bien choisi de rester ; et pourquoi hein !

Etait- il un maso impénitent, un résigné chronique, un type qui ne voyait pas plus loin que le bout de son cailloux ?  Un de ces aveugles congénitaux qui refusent de voir que les dirigeants, les gradés,  sont des paltoquets imbéciles qui même sortis de l’ENA de l’époque, importeraient du sable s’ils avaient la charge de gérer le Sahara.
Ou un indécis pathologique, qui devant l’éventualité d’un choix, se ronge les ongles jusqu'à l’os, en faisant le tour des innombrables conséquences possibles. Si ! J’en connais, très prés de chez moi, quasiment chez moi, OK carrément moi.

En fait il pouvait d’autant moins déserter son poste, qu’un certain Camus s’était penché sur son histoire en déclarant que, lui Sisyphe était parfaitement heureux (non mais de quoi je me mêle, qu’il vienne un peu rouler sa bosse et son rocher pour voir).
De plus un docteur Sigismond ( Sigmund pour les intimes) Freud l’avait cité pour illustrer pour sa théorie sur la névrose d’échec .

Si sa notoriété lui procurait une position sociale intéressante et une renommée mondiale, Sisyphe se trouvait coincé dans un double message : était il heureux ou en état d’échec, ce qui parait légèrement incompatible, à moins d’être un imbécile heureux ; bref Sissy se demande encore comment il doit prendre la chose !

 Il avait pensé aussi faire appel à la main d’œuvre étrangère, mais il était trop consciencieux pour déléguer dans des conditions aussi légendaires.  
Il faut bien reconnaître que le boss Z    eus était un peu flou dans ses directives, tout en étant extrêmement pointilleux quand à son autorité. Sisyphe aurait très bien pu développer un syndrome de « je navigue à vue en terrain marécageux » ou nous faire une névrose type « il veut ou il veut pas , c’est par ci ou par la », cela débouchant sur une incertitude ontologique déstructurant.

Il se trouvait quand même privilégié par rapport à son copain Prométhée qui, se faisait bouffer le foie chaque nuit par un vautour, aigle, ou autre rapace . Ouille ça doit faire mal ! Ceci ayant été décrété par le boss, sous le prétexte fallacieux que Prométhée avait donné le feu aux Hommes sans son autorisation .

Au passage : comment les grecs savaient ils que le foie était le seul organe à se régénérer ? on les savait fortiche en anatomie externe (voir les statues de l’époque) mais ils avaient aussi compris pas mal de choses de l’intérieur . mais nous traiterons du cas Prométhée une autre foi (vous n’y couperez pas) , sinon on ne vas pas s’en sortir .    

Et puis de toute façon, qu’y avait il à faire comme affaires aux enfers ?  Et ! ça c’est une phrase géniale à dire à voix haute , digne de Racine, Molière, Corneille , Feydeau ………..ou à décortiquer phonétiquement : faire, à faire, en faire, en fer, faire ou ne pas fer, là est la question ?

Mais je sens que je m’égare encore, donc revenons à nos moutons, tiens pourquoi des moutons plutôt que des vaches, des canassons, ou des pintades. Je subodore un nouvel égarement donc revenons à ce bon vieux Sisyphe .Vieux !c’est bien l’expression qui convient, car quel âge peut il bien avoir, vu qu’il date du début de la Grèce antique !

On va avoir des difficultés à s’en sortir, c’est grave, docteur le syndrome du « je sais d’où et quand je pars mais je n’ai aucune idée de ou et quand j’arrive ? »   


Re-donc Sissy avait choisi de rester et c’est tant mieux pour moi, et tant pis pour vous, car sinon cet article n’aurait pas été !
En homme avisé Sissy envisageait concrètement son avenir qui promettait (et bien non ,je ne ferai pas de jeux de mot avec le copain qui avait un sérieux problème hépatique), d’être long et chiant. Il ne semblait pas qu’il ait été prévu un syndicat aux enfers. Pourtant Dieu sait que il aurait été utile car j’imagine qu’au enfers ça doit être un peu bordélique .

Justement comme il y avait à l’époque une tétrachiée de Dieux, sous Dieux, presque Dieux, fils ,filles légitimes ou pas, cousins oncles, alliés………j’envisage donc que l’organisation devait être un peu foireuse.
 Il n’y a pas à dire nous autres catho nous avons gagné en simplification avec un seul Dieu n’ayant eu qu’un seul fils.
Remarquez qu’ils se sont bien chargés de compliquer les choses avec une mère vierge, un saint esprit, des anges, des archanges, des mésanges, des papes, des soupapes…………j’arrête car les jeux de mots deviennent des plus approximatifs et le texte de plus en plus tortueux.

Le patron ne lui ayant pas précisé les conditions de travail, sauf qu’il était scotché à son caillou, Sissy en homme pragmatique, se demanda comment il pouvait améliorer son sort . Son boulot étant quelque peu répétitif et sans grand avenir professionnel. Il envisageât de monter un syndicat ……….. mais y renonçât, car étant le seul membre, ça faisait beaucoup de paperasse pour rien.

Il décidât de s’organiser par lui-même, ne pouvant en l’occurrence pas faire exécuter par un autre ce qu’il était sensé faire en tant que mythe reconnu et agrée par les générations futures .

Dans un premier temps, il fit aménager son parcours de la façon aussi confortable que possible : un sol aplani et sablonneux, moelleux à souhait et une montée douce en zig zag avec arrêts -pipi-douche- buvette-casse croute judicieusement disposés. Il lui fallu avoir recours à des architectes infernaux et astucieux pour pouvoir faire tout ça en gardant son caillou sous la main.

Il avait bien pensé faire gazonner l’ensemble du parcours, mais le gazon ne pousse pas très bien aux enfers. ( pourquoi dit on LES enfers, y en avait il plusieurs ? je vais de ce pas me renseigner)  . le gazon s’accommodait mal du manque d’éclairage et de la chaleur ambiante .il n’y avait d’ailleurs  pas que le gazon qui souffrait du climat, d’où les arrêts sus mentionnés.

Il s’était fait avec le temps et son caractère avenant quelques bons potes, qui venaient lui faire la causette, discutant résultats sportifs ou considérations philosophiques suivant l’actualité ou l’humeur du moment.  
Je sais, vous vous demandez comment Sissy était il au courant des résultat sportifs ? Voyant défiler pas mal de monde aux enfers, il avait négocié, Zeus sait comment, un IPAD dernière génération avec internet, Google, Meetic, Face book, Skype,Tweeter……….sans oublier l’oreillette qui lui permettait de glisser le portable dans son caleçon. Et là je sais que vous allez me demander : comment faisait- il pour éviter de se faire piquer son précieux engin (son portable bien sur)avec son rocher à bout de bras.
Et bien là j’avoue : je ne sais pas !

En tout cas, ça lui permettait d’élargir son horizon quelque peu bouché par son rocher, de se tenir au courant de l’actualité, de parfaire ses connaissances au sens propre comme au sens figuré ( lequel est le propre et lequel le figuré) et même de faire la connaissance de la future Mme Sisyphe sur Meetic.

Et oui ! il y avait donc une Mme Sisyphe qui ayant très vite renoncé à le suivre dans ses pérégrinations, l’attendait en bas de la piste en lui mitonnant des petits plats, et lui tricotant des moufles ou plutôt des gants pour lui éviter les aspérités de son rocher.

Ils n’avaient eu ni le temps, ni l’occasion, ni même l’envie de faire une progéniture, car les enfants c’est bien du souci !
De toute façon les occasions de rapprochement amoureux étaient quasiment inexistants ; allez donc faire un enfant avec un homme collé à son boulot et à sa légende, et je ne parle pas des copains !
Et puis les enfants des héros, personnage célèbres, et autres figures mythiques ont, c’est connu, de gros problèmes d’identification et de développement de faux self  . Bien sur il pouvait toujours faire appel au docteur Freud et ainsi écouler le pécule qu’il avait mis de coté mais Sissy n’était pas porté sur la psychologie, il avait bien suffisamment à faire avec les mythes, les légendes, les croyances et les résultats du Loto  ………….
  
A propos, comment s’était il constitué son magot ? Dans le domaine des petits à cotés inhérents à sa situation, il avait engagé des paris sur le temps de montée dus à sa seule énergie ce qui lui demandaient de prendre soin de sa condition physique et morale.  Sissy était devenu une publicité ambulante (c’est le cas de le dire) pour la marche à pied.

Les estimations sur le temps de dégringolade  n’étaient guère intéressantes, celle-ci étant strictement soumise aux lois de la gravité. ( Pas celle de la situation mais celle de l’attraction terrestre).

Donc Sissy grâce à condition physique, s’était fait un joli petit pécule dont il n’avait aucun usage aux enfers, et qu’il ne pouvait en aucun cas transférer en Suisse, vu que la Suisse n’existait pas encore. De plus il se refusait à le transmettre à Herr Doctor Freud sous forme de rente viagère.
Mais laissons là ces considérations financière si ce n’est pour confirmer l’idée qu’on n’a rien à faire de son fric après la mort.

Des copains artistes avaient apporté leur contribution :
Un dénommé Rodin avait proposé de sculpter son rocher en énorme paire de fesse, ce qui le rendait plus attrayant à pousser.
Mme Sisyphe n’avait pas été très enthousiaste à cette idée. L’idée du sieur Dali, de peindre le portrait de sa belle mère orné de magnifiques moustaches, n’était jouissif que lors de la dégringolade vertigineuse, et la encore Mme Sissy avait mis son véto au nom de la sauvegarde de l’honneur de la famille.

Mr Picasso avait tenté de peindre un truc dont il n’avait jamais réussi à savoir ce que ça représentait  et qui lui donnait le mal à la tête tant il était biscornu.                           

En bref, Sissy était plutôt en grand sage qu’il était devenu, il avait vite compris que
rouler son rocher ou peigner la girafe ça peut paraître absurde, mais tout est dans l’art et la manière.
Comment combattre l’absurdité de la condition humaine, si tant est que celle-ci soit absurde ? La plus part ne se posent pas la question, d’autres se la posent, et trouvent un sens, ici bas ou après.
Ceux qui se sont posé la question et n’ont pas trouvé de réponse feraient mieux, comme Sisyphe de vivre la question le plus confortablement possible, et d’aménager les affres de leur quotidien .

En relisant ma prose, je vois le mythe de Sisyphe amélioré, peut être mais con fusionné certainement. Nous allons donc en rester là pour aujourd’hui. 

En tout cas si vous avez des remarques ou des suggestions pour améliorer le quotidien de ce cher ami, vous êtes chaleureusement conviés à nous en faire part dans l’espace réservé aux réponses au blog, de vive voix, par SMS, à dos de chameau,,,,,,,,,,,,,ou tout autre moyen à votre convenance.

Quoi qu’il en soit, sachez que vous pouvez d’ores et déjà transformer VOTRE DESTIN EN VOTRE DESTINÉE, et que vous pouvez en plus y prendre un grand plaisir !   
C’est pas une grosse cerise sur le cageot ça !

Au plaisir de vous lire ou de vous entendre

                                                                       Mythosurricatement votre !