Mythe de Sisyphe revu et amélioré par moi-même
Petit récapitulatif dans la collection « la mythologie
grecque pour les nullissimes »
Sisyphe, dont le nom signifie l’homme sage, était un petit
malin comme son nom l’indique. il vivait chez les grecs à une époque ou c’était
un joyeux bordel entre les hommes, les dieux et tout le reste.
Il avait en plusieurs occasions de faire quelques
bonnes blagues au dieu en chef, un dénommé Zeus, qui n’avait pas du tout le
sens de l’humour, mais par contre un sens aigu de la hiérarchie et du respect
qui, pensait il , lui était du.
Zeus avait donc condamné Sisyphe aux enfers, ou il devait
remonter un énorme rocher qui dévalait la pente aussi sec, et ce pour
l’éternité.
Donc :
Sisyphe depuis le temps qu’il roulait son rocher avait eu le
temps de voir passer du monde aux enfers et de se tenir au courant de ce qu’il
se passait dans l’actualité.
Il acceptait son sort de bonne grâce, d’autant plus qu’il
avait appris qu’il était devenu un mythe. Il ne pouvait décemment pas planter
là son caillou, même si les ordres du patron, à savoir monter son rocher en
haut d’une montagne pour le voir dégringoler illico et ce pour
l’éternité, (et l’éternité c’est long surtout vers la fin )
lui avaient parus complètement débiles.
Avait-il eu le choix ? car après tout une punition ça
se lève et une malédiction ça peut se faire sauter aussi facilement qu’une
contravention pour peu qu’on sache négocier avec les hommes, les Dieux et le
soit disant destin. Destin, qui, comme l’a si bien dit Young nous revient dans
la gueule tant qu’on n’a pas tout compris .
Pour les puristes et les méfiants de nature la citation
d’origine est : « ce que l’on ne veut pas savoir de soi-même
finit par arriver de l’extérieur sous la forme de Destin ». (et vlan, 1
point pour la culture générale).
Donc Sissy avait bien choisi de rester ; et pourquoi
hein !
Etait- il un maso impénitent, un résigné chronique, un type
qui ne voyait pas plus loin que le bout de son cailloux ? Un de ces aveugles congénitaux qui refusent de
voir que les dirigeants, les gradés,
sont des paltoquets imbéciles qui même sortis de l’ENA de l’époque,
importeraient du sable s’ils avaient la charge de gérer le Sahara.
Ou un indécis pathologique, qui devant l’éventualité d’un
choix, se ronge les ongles jusqu'à l’os, en faisant le tour des innombrables
conséquences possibles. Si ! J’en connais, très prés de chez moi,
quasiment chez moi, OK carrément moi.
En fait il pouvait d’autant moins déserter son poste, qu’un
certain Camus s’était penché sur son histoire en déclarant que, lui Sisyphe
était parfaitement heureux (non mais de quoi je me mêle, qu’il vienne un peu
rouler sa bosse et son rocher pour voir).
De plus un docteur Sigismond ( Sigmund pour les intimes)
Freud l’avait cité pour illustrer pour sa théorie sur la névrose d’échec .
Si sa notoriété lui procurait une position sociale intéressante
et une renommée mondiale, Sisyphe se trouvait coincé dans un double
message : était il heureux ou en état d’échec, ce qui parait légèrement
incompatible, à moins d’être un imbécile heureux ; bref Sissy se demande
encore comment il doit prendre la chose !
Il avait pensé aussi
faire appel à la main d’œuvre étrangère, mais il était trop consciencieux pour
déléguer dans des conditions aussi légendaires.
Il faut bien reconnaître que le boss Z eus était un peu flou dans ses directives,
tout en étant extrêmement pointilleux quand à son autorité. Sisyphe aurait très
bien pu développer un syndrome de « je navigue à vue en terrain
marécageux » ou nous faire une névrose type « il veut ou il veut pas ,
c’est par ci ou par la », cela débouchant sur une incertitude ontologique déstructurant.
Il se trouvait quand même privilégié par rapport à son
copain Prométhée qui, se faisait bouffer le foie chaque nuit par un vautour,
aigle, ou autre rapace . Ouille ça doit faire mal ! Ceci ayant été décrété
par le boss, sous le prétexte fallacieux que Prométhée avait donné le feu aux
Hommes sans son autorisation .
Au passage : comment les grecs savaient ils que le foie
était le seul organe à se régénérer ? on les savait fortiche en anatomie
externe (voir les statues de l’époque) mais ils avaient aussi compris pas mal de
choses de l’intérieur . mais nous traiterons du cas Prométhée une autre foi (vous
n’y couperez pas) , sinon on ne vas pas s’en sortir .
Et puis de toute façon, qu’y avait il à faire comme affaires
aux enfers ? Et ! ça c’est une
phrase géniale à dire à voix haute , digne de Racine, Molière, Corneille ,
Feydeau ………..ou à décortiquer phonétiquement : faire, à faire, en faire,
en fer, faire ou ne pas fer, là est la question ?
Mais je sens que je m’égare encore, donc revenons à nos
moutons, tiens pourquoi des moutons plutôt que des vaches, des canassons, ou
des pintades. Je subodore un nouvel égarement donc revenons à ce bon vieux
Sisyphe .Vieux !c’est bien l’expression qui convient, car quel âge peut il
bien avoir, vu qu’il date du début de la Grèce antique !
On va avoir des difficultés à s’en sortir, c’est grave,
docteur le syndrome du « je sais d’où et quand je pars mais je
n’ai aucune idée de ou et quand j’arrive ? »
Re-donc Sissy avait choisi de rester et c’est tant mieux
pour moi, et tant pis pour vous, car sinon cet article n’aurait pas été !
En homme avisé Sissy envisageait concrètement son avenir qui
promettait (et bien non ,je ne ferai pas de jeux de mot avec le copain qui
avait un sérieux problème hépatique), d’être long et chiant. Il ne semblait pas
qu’il ait été prévu un syndicat aux enfers. Pourtant Dieu sait que il aurait été
utile car j’imagine qu’au enfers ça doit être un peu bordélique .
Justement comme il y avait à l’époque une tétrachiée de
Dieux, sous Dieux, presque Dieux, fils ,filles légitimes ou pas, cousins
oncles, alliés………j’envisage donc que l’organisation devait être un peu
foireuse.
Il n’y a pas à dire
nous autres catho nous avons gagné en simplification avec un seul Dieu n’ayant
eu qu’un seul fils.
Remarquez qu’ils se sont bien chargés de compliquer les
choses avec une mère vierge, un saint esprit, des anges, des archanges, des
mésanges, des papes, des soupapes…………j’arrête car les jeux de mots deviennent
des plus approximatifs et le texte de plus en plus tortueux.
Le patron ne lui ayant pas précisé les conditions de travail,
sauf qu’il était scotché à son caillou, Sissy en homme pragmatique, se demanda
comment il pouvait améliorer son sort . Son boulot étant quelque peu répétitif
et sans grand avenir professionnel. Il envisageât de monter un syndicat ………..
mais y renonçât, car étant le seul membre, ça faisait beaucoup de paperasse
pour rien.
Il décidât de s’organiser par lui-même, ne pouvant en
l’occurrence pas faire exécuter par un autre ce qu’il était sensé faire en tant
que mythe reconnu et agrée par les générations futures .
Dans un premier temps, il fit aménager son parcours de la
façon aussi confortable que possible : un sol aplani et sablonneux,
moelleux à souhait et une montée douce en zig zag avec arrêts -pipi-douche-
buvette-casse croute judicieusement disposés. Il lui fallu avoir recours à des
architectes infernaux et astucieux pour pouvoir faire tout ça en gardant son
caillou sous la main.
Il avait bien pensé faire gazonner l’ensemble du parcours,
mais le gazon ne pousse pas très bien aux enfers. ( pourquoi dit on LES enfers,
y en avait il plusieurs ? je vais de ce pas me renseigner) . le gazon s’accommodait mal du manque
d’éclairage et de la chaleur ambiante .il n’y avait d’ailleurs pas que le gazon qui souffrait du climat,
d’où les arrêts sus mentionnés.
Il s’était fait avec le temps et son caractère avenant
quelques bons potes, qui venaient lui faire la causette, discutant résultats
sportifs ou considérations philosophiques suivant l’actualité ou l’humeur du
moment.
Je sais, vous vous demandez comment Sissy était il au
courant des résultat sportifs ? Voyant défiler pas mal de monde aux
enfers, il avait négocié, Zeus sait comment, un IPAD dernière génération avec
internet, Google, Meetic, Face book, Skype,Tweeter……….sans oublier l’oreillette
qui lui permettait de glisser le portable dans son caleçon. Et là je sais que
vous allez me demander : comment faisait- il pour éviter de se faire
piquer son précieux engin (son portable bien sur)avec son rocher à bout de
bras.
Et bien là j’avoue : je ne sais pas !
En tout cas, ça lui permettait d’élargir son horizon quelque
peu bouché par son rocher, de se tenir au courant de l’actualité, de parfaire
ses connaissances au sens propre comme au sens figuré ( lequel est le propre et
lequel le figuré) et même de faire la connaissance de la future Mme Sisyphe sur
Meetic.
Et oui ! il y avait donc une Mme Sisyphe qui ayant très
vite renoncé à le suivre dans ses pérégrinations, l’attendait en bas de la
piste en lui mitonnant des petits plats, et lui tricotant des moufles ou plutôt
des gants pour lui éviter les aspérités de son rocher.
Ils n’avaient eu ni le temps, ni l’occasion, ni même l’envie
de faire une progéniture, car les enfants c’est bien du souci !
De toute façon les occasions de rapprochement amoureux
étaient quasiment inexistants ; allez donc faire un enfant avec un homme
collé à son boulot et à sa légende, et je ne parle pas des copains !
Et puis les enfants des héros, personnage célèbres, et
autres figures mythiques ont, c’est connu, de gros problèmes d’identification
et de développement de faux self . Bien
sur il pouvait toujours faire appel au docteur Freud et ainsi écouler le pécule
qu’il avait mis de coté mais Sissy n’était pas porté sur la psychologie, il
avait bien suffisamment à faire avec les mythes, les légendes, les croyances et
les résultats du Loto ………….
A propos, comment s’était il constitué son magot ? Dans
le domaine des petits à cotés inhérents à sa situation, il avait engagé des
paris sur le temps de montée dus à sa seule énergie ce qui lui demandaient de
prendre soin de sa condition physique et morale. Sissy était devenu une publicité ambulante
(c’est le cas de le dire) pour la marche à pied.
Les estimations sur le temps de dégringolade n’étaient guère intéressantes, celle-ci étant
strictement soumise aux lois de la gravité. ( Pas celle de la situation mais celle
de l’attraction terrestre).
Donc Sissy grâce à condition physique, s’était fait un joli
petit pécule dont il n’avait aucun usage aux enfers, et qu’il ne pouvait en
aucun cas transférer en Suisse, vu que la Suisse n’existait pas encore. De plus il se
refusait à le transmettre à Herr Doctor Freud sous forme de rente viagère.
Mais laissons là ces considérations financière si ce n’est pour
confirmer l’idée qu’on n’a rien à faire de son fric après la mort.
Des copains artistes avaient apporté leur
contribution :
Un dénommé Rodin avait proposé de sculpter son rocher en
énorme paire de fesse, ce qui le rendait plus attrayant à pousser.
Mme Sisyphe n’avait pas été très enthousiaste à cette idée. L’idée
du sieur Dali, de peindre le portrait de sa belle mère orné de magnifiques
moustaches, n’était jouissif que lors de la dégringolade vertigineuse, et la
encore Mme Sissy avait mis son véto au nom de la sauvegarde de l’honneur de la
famille.
Mr Picasso avait tenté de peindre un truc dont il n’avait
jamais réussi à savoir ce que ça représentait
et qui lui donnait le mal à la tête tant il était biscornu.
En bref, Sissy était plutôt en grand sage qu’il était
devenu, il avait vite compris que
rouler son rocher ou peigner la girafe ça peut paraître
absurde, mais tout est dans l’art et la manière.
Comment combattre l’absurdité de la condition humaine, si
tant est que celle-ci soit absurde ? La plus part ne se posent pas la
question, d’autres se la posent, et trouvent un sens, ici bas ou après.
Ceux qui se sont posé la question et n’ont pas trouvé de
réponse feraient mieux, comme Sisyphe de vivre la question le plus confortablement
possible, et d’aménager les affres de leur quotidien .
En relisant ma prose, je vois le mythe de Sisyphe amélioré,
peut être mais con fusionné certainement. Nous allons donc en rester là pour
aujourd’hui.
En tout cas si vous avez des remarques ou des suggestions
pour améliorer le quotidien de ce cher ami, vous êtes chaleureusement conviés à
nous en faire part dans l’espace réservé aux réponses au blog, de vive voix,
par SMS, à dos de chameau,,,,,,,,,,,,,ou tout autre moyen à votre convenance.
Quoi qu’il en soit, sachez que vous pouvez d’ores et déjà
transformer VOTRE DESTIN EN VOTRE DESTINÉE, et que vous pouvez en plus y
prendre un grand plaisir !
C’est pas une grosse cerise sur le cageot ça !
Au plaisir de vous lire ou de vous entendre
Mythosurricatement
votre !
EUH!!!!!!!!!!!!!!!!t'as fumé un joint ou c'est naturel tous ca?????????????
RépondreSupprimer
RépondreSupprimerA l'attention de Coco : " les deux mon capitaine " tu es bien placée pour le savoir !
Il était temps que je me penche sur Sisyphe revu à la sauce surricatienne, depuis que j'en entendais parler, par les lecteurs assidus du blogurricat.
RépondreSupprimerd'ailleurs comment faire pour se pencher sur sissy, durant son travail: en montant, j'aurais du mal à me pencher, toute occupée que je serai à gravir les marches, quant à la descente, je n'ai jamais été très fan, malgré mes innombrables randonnnées, et risquerait de me casser la pipe.... sur le caillou roulant "...."like a Rolling stoooooone....... vous me suivez, vous?
Merci d'avoir complété ma culture, car je ne savais pas qu'il y avait une madame sissy, enchantée d'ailleurs, chère madame! Surricat, tu transmettras, puisque tu semble si intime avec ledit couple.
Mais subrepticement, et à la relecture, il me vient bien une idée pour améliorer son quotidien, et Coco en était proche dans son cocommentaire!! Sissy, si tu m'écoutes, je te suggère durant la re dégringolade du caillou, et puisque tu es un pro du roulage , de t'en rouler un, vite fait, bien fait (vite fait, parce que la loi de gravité te laissera peu de temps), UN quoi? vous dites vous? ben un joint, bien sûr, pour voir l'éternité en rose, et soulager les douleurs rhumatismales qui ne manqueront pas de survenir à un moment ou à un autre de ton éternité. Pour te procurer la petite boulette, je te conseille de t'adresser à un autre mythe, Adam, qui parait-il a été condamné par Dieu (décidémént!! les dieux sont sévère... comme dirait Septime!! du même nom) à cultiver son jardin d'Eden, à la sueur de son front, -et surtout de celui de ses descendants-merci, papa! et tout ça à cause de cette salope d'Eve, qui n'a pas pu résister à sa boulimique envie de bouffer la pomme que Dieu avait posé sur l'arbre, sûrement , quoiqu'en dise la légende, avec l"aide du serpent qui avait dû lui en suggérer l'idée tordue. Parce que, , le bon Dieu, vu que c'est Lui, qui a créé toutes ces sortes d'engeances animales, il aurait pu éviter de modeler un serpent, qui est venu foutre la merde dans le couple initial, qui n'avait qu'une occupation( saine au demeurant), celle de for-niquer, d'où l'expression reprise depuis "N..q..t M"..! fort élégante, pour créer le reste de l'humanité... Ce qui a entraîné, là aussi pour l'eternité (merci encore les dieux!), la zizanie dans tous les couples à venir, jusqu'à nos jours, tout ça alimenté par d'autres dieux( Mars et Vénus, pour ne pas les citer), qui ont voulu y mettre leur grain de sel. Ah! oui un sacré bazar tout ça. Et dire, qu'on leur a érigé des statues en plus!
Pour en revenir à Sissy, et pour finir, qu'il aille demander à son pote Adam de lui cultiver un peu de beu pour se rouler la boulette, (avec ou sans Bounty) et soulager sa peine - en passant, s'il rencontrait un éléphant rose un peu costaud, icelui, pourrait lui donner un coup de trompe pour pousser le caillou, de concert.
Voilà, chère Surricat ma modeste contribution à ton œuvre.
Et, sur ce, je t'embrasse tendrement, et anonymement bien sûr, pour ne pas compromettre ta réputation.