vendredi 22 juillet 2011

un petit mot de chatouilli.

syndrome de mon anniversaire


Le syndrome anniversaire de mon anniversaire.

Et voila je récupère du choc de mon anniversaire. C’est vrai ça, on se couche peinard avec un âge auquel on a eu un an pour s’y adapter et on se réveille le lendemain avec une année de plus, qui vous est tombée dessus dans la nuit. Si je ne me suis pas préparée depuis 4 à 6 mois,  le traumatisme peut être important et je peux me retrouver KO sous le poids des ans ;surtout que je suis née vers 5 heures du matin (ce qui explique sans doute ma gueule à tous mes réveils comateux ) dans une période ou sévissait le couvre feu, ( et oui je suis un produit de la guerre) 14 ans après mon frère unique, d’une mère qui a fait une dépression pendant sa grossesse ; j’ai donc failli m’appeler DEPREÇION (avec l’accent espagnol ça fait mieux ). Ça m’a été sorti a un stage de psycho généalogie pour montrer que les mots et maux ne sont pas là par hasard.

Étant née un 14 juillet j’ai échappé de peu à FRANCE  MARIANNE  VICTOIRE  FETE NAT (si ça existe, regardez sur le calendrier) pour finalement CLAUDE (dieu sait pourquoi) LAURE (prénom de ma marraine, femme du meilleur ami de mon père, et ex pute) ALEXANDRA (de mon parrain ALEXANDRE mari de la demi sœur de ma mère, russe exilée et alcoolique) parrain et marraine qui n’ont joué aucun rôle dans mon existence, et c’est peut être tant mieux !

Autant le dire tout de suite, je déteste les anniversaires, en particulier le mien, surtout à mon âge. Je ne vois pas ce qu’il y a de réjouissant à avoir un an de plus. peut être quand on est minot, qu’on attend Le ou LES cadeaux ou sa Majorité et que le monde des adultes qui s’ouvre devant vous est paré du tapis rouge de vos espoirs, des promesses fantasmatiques d’une vie faite d’aventures palpitantes, d’amour éternel, et que la  notion de temps est tellement relative que celui-ci s’étire à l’infini.

Mais quand on a fait le plus gros, et que ce n’était pas toujours de la tarte, il se trouve que  mon tempérament soupçonneux et méfiant me fait envisager une éventuelle décrépitude ou la possibilité d’un futur qui  ici ou ailleurs ne m’ouvrirait pas des perspectives forcément alléchantes.
Surtout ne pas trop conduire en regardant dans le rétroviseur, ne pas se pencher sur le ruban qui s’étend devant moi et pourrait bien se rétrécir au point de ressembler a la ligne jaune qui sépare les deux cotés de la chaussée. Comme je peux avoir le vertige au ras du sol, me voir doublée à toute allure ou chuter dans des nids de poules qui pourraient ressembler à des nids d’autruche, ne m’incite guère a passer la 5ème. (tient ça m’évoque certaines conditions de circulation évoquée précédemment).

C’est vrai, je n’ai pas vraiment le tempérament à voir la bouteille à moitié pleine, ni forcément à moitié vide non plus ; je pense plutôt qu’elle pourrait être complètement vide, ce qui somme toute peut être considéré comme une forme relative d’optimisme.
Je sais ce que vous allez me rétorquer, aussi je m’empresse de prendre les devants (tout en sachant que ça ne vous empêchera pas de me trouver des arguments auxquels je n’avais même  pas pensé (et heureusement).
Du : il faut vivre l’instant présent  à : pensons positif, en passant par : il faut garder l’espoir,
et : nous sommes tous des parties de Dieu, sans oublier : tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort,(on n’est quand même pas obligé d’aller jusque là !) surtout quand on sait que la citation est de Nietzsche et que celui-ci est mort fou.

Avec bien sur le coup de la bouteille cité ci-dessus, et la phrase célèbre de ma maman : tout s’arrange sauf la mort. Phrase culte, célèbre et ambigüe. Culte et célèbre pour moi ,parce que c’était de ma maman. Ambigüe car je n’ai toujours pas compris comment ça s’arrange quand la mort se présente. (surtout à 7 ans).

Je crois avoir fait le tour de la question coté douleur et désespoir, néanmoins quand je suis dans le trou (vous savez, le nid d’autruche), c’est comme si j’étais au fond de la piscine et que je continue à creuser avec les dents. ( j’adore cette métaphore). Aussi ne dirai-je que ceci :
« Quand on a vu ce qu’on a vu, qu’on a entendu ce qu’on a entendu, on a raison de penser ce qu’on pense ! »

Il y a encore 2  ans je ne me sentais pas du tout concernée par la phrase suivante : à partir d’un certain âge quand on se réveille et qu’on n’a pas de douleurs, c’est qu’on est mort. Pourquoi maintenant cela me fait il nettement moins rire ?, je ne crois aux vertus de la souffrance qu’a condition d’en sortir.
Je veux bien souffrir mais que ce soit pour quelque chose ; l’idée de souffrir pour rien est incompatible avec mon principe de rentabilité. La douleur physique ou morale qui ne trouve pas d’issue ou même d’explication, l’absence totale d’espoir  (ici ou ailleurs) est pour moi synonyme d’enfer et je sais de quoi je parle, je l’ai testé comme d’autres testent les yaourts Maldonne ou la lessive Duschmol. le test est quand même infiniment plus chiant même si le yaourt est périmé depuis 2 ans et a un gout de chiottes, que la lessive a fait des trous et  un patchwork  de couleurs de vos plus beaux chemisiers Prada et que l’adoucissant Mir-au-bolant, malgré ses promesses vous a rendu vos pulls pur cachemire comme des moutons avant la tonte.

Bon, le syndrome de mon anniversaire (aggravé par celui de la mort de ma mère qui le rendait encore plus indigeste) s’est passé au mieux grâce à des amis et soutiens qui se reconnaîtront. Certaines sont même allé a me souhaiter en avance le 13 un non anniversaire avec un non cadeau sous forme de suricate en peluche, il fallait le faire !  Je ne suis pas spécialement superstitieuse mais il est préférable de ne pas narguer le sort ; on ne sait jamais ! Comme disait je ne sais plus qui : je suis athée Dieu merci.

C’est non seulement un de moins à passer, mais c’est aussi une expérience dont on est à peu prés certain qu’elle ne se reproduira que dans un an, ça laisse le temps de souffler un peu. Mais là ou est le piège c’est qu’il y a des syndromes d’anniversaire à peu prés n’importe  quand. N’importe quel événement significatif de votre vie, de la vie d’un membre de votre famille et même historique peut provoquer un SA (syndrome d’anniversaire)

Vous voici donc prévenu le SA peut vous tomber dessus à n’importe quel moment si vous n’êtes pas préparé  SUSPENCE !!!!!!!  vous en saurez plus en lisant le prochain numéro. En attendant bonne chance, bonnes vacances, et ne trébuchez pas sur un syndrome d’anniv.

Biz  surricatanniversaire